Interview de Savoirs Publics – Cabinet de recrutement – par la revue ENTOURAGE
Entourages n°85 : Pourquoi recruter un dircab est-il devenu si compliqué ? • Lobbying : des évolutions à venir • Déontologie à l’Assemblée nationale •
La lettre des métiers politiques
Collectivités : pourquoi recruter un dircab est-il devenu si compliqué ?
« Maire cherche désespérément directeur/trice de cabinet » : de nombreux élus connaissent des difficultés à recruter, en particulier dans les communes de taille moyenne ou éloignées de métropoles. Quelles sont les raisons de cette tension, et quels sont les moyens pour y répondre ? Les réponses d’ Antoine Gimenez, de Citéa Consultants, de Florent Noulette de Michael Page, et de Erwan Huchet, directeur de Savoirs Publics.
➡️Un marché du travail tendu
Florent Noulette : « Sur les territoires attractifs, il y a dix ans, nous avions dix candidatures. Sur les moins attractifs, environ trois. Aujourd’hui, là où il y avait dix candidatures, nous n’en avons plus que trois, et aucune sur les territoires moins attractifs. Cette situation s’inscrit dans un contexte de pénurie globale. Les recrutements dans les collectivités n’ont jamais été aussi compliqués, il y a un déficit d’attractivité. »
Erwan Huchet : “Il est de plus en plus compliqué de trouver des collaborateurs d’élus et des directeurs de cabinet qui ont de l’expérience et une appétence pour bouger. Le marché est assez tendu. Et une fois en poste, quand ils ont trouvé l’élu qui correspond à leur personnalité et à leur projet, ils ont tendance à rester et s’installer.”
Antoine Gimenez : “Les élus recherchent souvent des collaborateurs issus de leur territoire, ce qui est devenu compliqué. Des candidats plus éloignés géographiquement se manifestent, mais certains demandent par exemple à pouvoir rentrer chez eux le week-end. Un aménagement difficile à accepter pour des élus sur des fonctions de directeur de cabinet.”
➡️Des profils « militants » moins fréquents
Antoine Gimenez : “Je constate que les gens restent moins longtemps en poste, avec des profils moins militants. Les nouveaux sont plus dans une logique de progression professionnelle. Les profils militants étaient liés à des territoires, dans une logique d’accompagnement politique d’un candidat. C’est moins fréquent. On a des profils qui sont plus dans l’alternance public-privé, avec plus de chassé-croisé et de turn over.”
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(excusez-nous de l’interruption, mais c’est important)